5 conseils pour les rédacteurs web qui veulent réussir

Dans le cadre de mon travail, je fais très souvent intervenir des rédacteurs web afin de sous-traiter la partie éditoriale de mes projets. Je fais intervenir tantôt des équipes, tantôt des personnes seules en freelance, sur des sujets très variés, parfois un peu techniques, parfois très communs. De l’evergreen, du ponctuel, plus rarement des fiches produit : bref, il en faut (vraiment) pour tous les goûts !

Il m’est arrivé quelque fois de botter en touche un texte, parce qu’il ne répondait pas au sujet initialement demandé, ou parce qu’il avait manifestement dépassé les connaissances (et la patience !) du rédacteur ou de la rédactrice. Et très souvent, j’ai du retoucher les articles, car ils ne correspondaient pas exactement à ce que j’en attendais, moi, consultant SEO. Les rédacteurs oubliant l’essentiel : un contenu, en 2021, doit répondre à une intention de recherche.

Finalement, ce sont très souvent les mêmes erreurs qui sont faites par les rédacteurs(trices). Le point sur la question !

L’intention de recherche en quelques mots

Avant de donner des conseils aux rédacteurs, il convient de définir ce que leurs textes doivent apporter comme type de réponse. Et donc de voir quelles sont les typologies d’intentions de recherche que les moteurs de recherche sont amenés à traiter :

La recherche informationnelle

Elle concerne simplement la recherche d’information : l’internaute désire trouver une information en réponse à une question pratique, il veut donc apprendre quelque chose. Ce type d’intention représente environ 80% des recherches réalisées sur Google.

Les recherches informationnelles sont souvent posées sous forme de question, mais peuvent également prendre forme de requêtes plus courtes. Par exemple « comment apprendre la propreté à son chiot » et « propreté chiot » donneront approximativement les mêmes résultats, car l’intention reste la même : se documenter sur l’apprentissage de la propreté chez les jeunes chiens.

La recherche navigationnelle

Axée de manière générale sur la navigation au sens « aller vers » (vers un site – requête marque – ou vers un lieu géographique), elle désigne les recherches désignant des noms de marques, d’enseignes ou même de sites, ou de lieux, que l’internaute connait déjà, éventuellement en y ajoutant une intention précise sur un service ou un produit.

Par exemple, en tapant « FNAC » dans Google, il est assuré de tomber sur le site de l’enseigne, voire de trouver le magasin le plus proche de chez lui. En recherchant « service client FNAC », l’intention change, mais reste fixée sur un service en particulier de l’enseigne désignée dans la requête.

La recherche transactionnelle

Dans ce type de recherche, l’intention de l’internaute est clairement un acte de conversion : achat, prise de rendez-vous, abonnement à un service, téléchargement de fichier, demande d’information au travers d’un formulaire…

Usuellement, la requête contient un ou plusieurs mots désignant l’acte envisagé : « achat sèche-linge pas cher » ou « abonnement fibre orange » avec le désir de passer à l’action commerciale.

La recherche commerciale

Petite soeur de la recherche transactionnelle, la recherche commerciale désigne toutes les recherches qui vont la précéder, et vont mener à une information préalable à un acte d’achat. Dans cette typologie de recherche, l’internaute désire obtenir de l’information qui va l’orienter dans sa future acquisition, et lui permettre de se décider, de passer à l’acte.

On pourra par exemple y trouver « meilleur restaurant Troyes » ou « PC portable en promo », qui mèneront très certainement à des comparateurs ou des agrégateurs. La plupart des requêtes locales (avec un nom de ville ou de département) seront de type commercial.

Les intentions de recherche en un tableau

Type d’intentionExemple de rechercheExemple de contenu
Informationnellequel pc portable pour un étudiantArticle de blog, guide, tuto
NavigationnelleDellPage d’accueil, page À propos
Transactionnellepc portable Dell 4k 2 en 1Page produit
Commercialemeilleur pc Dell retouche photoComparatif, Test, Review, Avis

Mon expérience rédactionnelle

Avant toute chose, je dois éclaircir certaines zones d’ombres : comment moi, consultant SEO, puis-je juger de la qualité de rédacteurs professionnels ?

Rédaction web : 5 conseils essentiels pour les rédacteurs web

Bien longtemps avant de faire du référencement, j’ai travaillé (justement) dans le domaine de la rédaction, avant de m’y consacrer avec la petite touche « SEO » survenue naturellement avec mes activités :

  • relecteur de livres techniques depuis 2001
  • co-auteur d’un livre touristique en 2007
  • auteur textes et photos de 3 livres techniques sur la photographie animalière (dont le dernier, édité à compte d’auteur fin 2019, est toujours disponible sur Amazon)
  • auteur d’innombrables articles de blogs, fiches produits, pages de contenus web depuis 1999

Bien entendu, cela n’a pas valeur d’autorité : il existe de bien meilleurs professionnel(le)s que moi dans le domaine de l’écriture web. Mais étant avant tout client et lecteur, j’attache une importance toute particulière à la qualité de l’écriture !

Voici donc, d’après moi, les 5 erreurs que font le plus souvent les rédacteurs web avec qui j’ai travaillé à ce jour.

Erreur n°1 : S’enfermer dans un style de « rédacteur web à la chaîne » !

Typiquement, on retrouve dans ce genre de texte du remplissage insipide, où l’introduction de 5 à 6 lignes ne contient finalement qu’une phrase ayant réellement un peu de sens, dans ce qu’on attend pour le sujet couvert.

Les sempiternelles tournures du genre « Si c’est la question que vous vous posez, c’est que vous êtes au bon endroit » côtoient généralement des phrases imbuvables du type « Faire une omelette requiert un certain niveau d’expertise, pour que le résultat attendu constitue une omelette en bonne et due forme » (je viens d’inventer cet exemple, mais croyez-moi, ce n’est pas si rare !)

Autre exemple souvent rencontré : les paragraphes débutant par exemple par « Aussi étrange que cela puisse paraître » utilisé à toutes les sauces, et autres tournures sans réel intérêt, dans le seul but et objectif de faire du remplissage de mots.

Mon conseil : restez SIMPLE ! Et usez et abusez du conseil d’un certain Laurent Bourrelly, très connu dans la sphère SEO : « Écrivez vos contenus comme si vous alliez les faire lire à votre mère ! ». Si vous en êtes à faire du remplissage digne du pipotron, alors c’est que vous ne maîtrisez pas assez votre sujet !

Et RELISEZ-VOUS au moins deux fois !!!

Personnellement, en tant que client, je préfère un texte où il manque 50 ou 100 mots mais qui répond parfaitement à l’intention de recherche, plutôt qu’un texte à la longueur désirée mais qui passe manifestement à côté du sujet.

Erreur n°2 : ne pas assez se documenter

C’est la cause, généralement, d’un contenu pauvre en signification ou proche du plagiat pur et simple : on pense trouver le meilleur article du monde pour écrire un contenu sur un sujet dont on ignore tout ou presque, et on se contente donc (finalement) de le paraphraser rapidement sans en comprendre réellement le sens, ou à défaut qu’en retirer l’argumentaire, en le résumant ou en l’allongeant.

Sur beaucoup de sujets, cela peut s’avérer (très) dangereux, et peut entraîner un refus catégorique du commanditaire. Cela m’est déjà arrivé plusieurs fois, car doutez-vous bien que lorsqu’un éditeur de site ou une agence commande un contenu, elle a déjà exploré l’existant, ne serait-ce que pour déterminer les sujets à commander…

Mon conseil :

  • ne pas se contenter d’un unique article en guise de référence car vous ne pourrez pas rédiger par vous-même sur un sujet que vous ne maîtrisez pas
  • ne pas recopier, paraphraser, résumer ou traduire bêtement un article existant

Erreur n°3 : « trop » se documenter (!)

C’est ce qui arrive quand on aborde une thématique nouvelle, dont on ne connaît rien. On ingurgite les articles qui ressortent sur la première recherche Google, et qui proposent une quantité incroyable de réponses, donnant des listes interminables d’arguments, de contre-arguments et de réponses. Au final, on s’embrouille l’esprit, on perd du temps, et on risque de fournir un texte incohérent !

Mon conseil : tâcher de trouver 2 ou 3 sites de référence au maximum, et s’imprégner du sujet en lisant, au calme, le contenu de ces derniers. Faire autre chose, revenir une heure plus tard, relire les articles. Si vous pouvez anticiper vos missions et en avez le temps, étaler sur deux jours et les relire encore le lendemain avant de débuter votre rédaction (principe de la courbe d’Ebbinghaus pour faciliter la mémorisation de l’information)

À ce moment seulement, rédiger le plan de votre propre texte (titres), et coucher les grandes idées de chaque partie sous forme de listes à puce, ce qui vous donnera une trame qui vous sera propre.

Si le sujet est ardu, utilisez un outil de mindmapping pour organiser vos idées de manière arborescente (XMind, gratuit, est excellent pour ça !)

Erreur n°4 : ne pas aérer vos textes

Quoi de plus désagréable que de lire un article web avec des « pavés » de 10 à 15 lignes, non aérés, et où l’information est noyée dans des masses de mots ?…

Nous ne sommes pas dans un mémoire de recherche universitaire : les contenus doivent être suffisamment aérés pour permettre (idéalement) une lecture en diagonale permettant d’en saisir les grandes lignes.

Mes trois conseils :

  • utilisez des paragraphes de 3 à 4 lignes grand maximum
  • utilisez les listes à puce et listes numérotées
  • ASTUCE : si vous avez du mal à atteindre le nombre de mots… Proposez une FAQ en fin d’article !

La FAQ (Foire aux questions) permet de répondre à des intentions de recherche complémentaires au sujet originel, d’apporter du contenu facilement, et accessoirement une réelle valeur ajoutée pour votre client, qui pourra la transformer en quelques clics en Schema FAQ qui trouvera (peut-être) sa place dans les pages de résultat Google.

Pour trouver les idées de question en rapport avec la thématique de votre texte, n’hésitez pas à user et abuser des outils comme AnswerThePublic, AskingFranklin, bien entendu mon chouchou YourTextGuru, ou plus simplement… Google et ses « PAA » (People also ask) !

Erreur n°5 : mettre en forme ses textes

En tant qu’éditeur de site ou commanditaire de contenus, nous utilisons généralement des outils pour importer ces derniers en masse, à défaut de les intégrer en respectant des chartes graphiques souvent différentes d’un site à l’autre, et donc en ne nous basant que sur les balisages de base du HTML.

Le rôle du rédacteur n’est pas de mettre en forme son texte, mais de le rédiger et d’en articuler la logique, en utilisant les outils mis à sa disposition :

  • titrages (de niveau 1 à 4, le niveau 1 étant réservé au titre principal, et donc unique)
  • listes à puces ou numérotées
  • textes en gras ou italique (le gras étant utilisé pour les expressions-clés importantes afin de faciliter la lecture, et l’italique pour les extraits de textes ou les mots étrangers ou locutions latines)
  • blocs de citations
  • liens hypertextes

Et c’est tout !!! Mais le plus important, par-dessus tout, est, lorsque vous utilisez un traitement de texte comme Microsoft Word ou Open Office, d’utiliser les balises et marqueurs prédéfinis de titrages : non, un titre de chapitre ce n’est pas un texte gras en bleu taille 18, c’est un titre de niveau 2, point !

Vous ne devez pas modifier les tailles de caractères, ni utiliser le gras et les majuscule pour vos titres, car ce sont des règles typographiques qui sont usuellement définies au niveau de la charte graphique (et donc, sur un site web, au niveau des feuilles de styles CSS, et non dans le texte !)

Dernier détail : lorsque les textes sont destinés à un client français, utilisez impérativement votre traitement de texte en langue française. En effet, les choix linguistiques sont enregistrés dans les métadonnées des documents, et peuvent poser de sérieux soucis lors du traitement en aval (notamment pour les personnes en charge de la relecture, qui perdront du temps à reparamétrer la langue de votre document pour bénéficier d’une correction orthographique et grammaticale adaptée).

Exemple de document Word dans une langue autre que le français, ouvert dans Microsoft Word en français !
Exemple d’un document tapé dans une autre langue, ouvert dans Word en français

Mon conseil : taper votre texte « au kilomètre », et simplement mettre en forme les titrages, mises en emphases (gras / italique) et listes à puce une fois ce dernier finalisé.

Mes 5 conseils de rédaction web en bref

Si vous n’avez pas eu la patience de tout lire, voici mes 5 conseils en bref :

  1. Restez simple dans votre écriture, et écrivez comme si vous deviez faire lire votre sujet à vos proches
  2. Documentez-vous un minimum sur les sujets que vous ne maîtrisez pas
  3. Ne tombez pas dans l’excès documentaire et prenez votre temps : vous devez pouvoir écrire sans recopier vos sources
  4. Aérez vos textes et utilisez les titrages et listes à puce
  5. Ne mettez pas en forme les textes !

L’objectif de ces conseils, c’est de vous faire gagner du temps, et de faire gagner du temps à vos commanditaires, en gagnant en qualité, et donc en satisfaction client !

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