SEObserver : +38% de trafic en 30 jours grâce au suivi de campagne

Utilisateur de première date de SEObserver, outil fabuleux développé par Kevin Richard, je me suis depuis quelque temps penché sur le suivi de campagne (ranking des mots-clés par site web) et ai entrepris d’utiliser cet outil pour mener des optimisations éditoriales et techniques selon une méthodologie finalement assez simple, totalement empirique au départ, mais qui a porté ses fruits au-delà de toutes mes espérances : en 30 jours, +38% de trafic, et +28% de CA à la clé (avec une augmentation journalière constante depuis 3 semaines !)

Voici en quelques mots, le détail de ma « méthode », qui ne fait appel à strictement AUCUNE création de lien, puisque je n’ai opéré que des optimisations « on page ».

Un site e-commerce moyen, avec un profil moyen

Le point de départ était l’un des sites e-commerce dont j’ai la gestion à la date où j’écris ce billet. Spécialisé dans le matériel de cuisine professionnel, ce site B2B recense 868 produits actifs (hors déclinaisons) classés dans un peu moins de 150 catégories. Créé fin 2008, il tourne sous Prestashop 1.5.x avec un template « responsive » et a été récemment basculé en HTTPS.

Aucune campagne de linkbuilding n’a été réalisée depuis au moins 4 mois, les rares liens apparaissant vers ce dernier (dixit SEObserver) étant donc des liens naturels.

Le trafic, étant donné la niche, n’est pas extraordinaire et tournait en moyenne sur les trois dernières années entre 100 et 200 visiteurs uniques / jour, selon la période de l’année. Le profil du site est quant à lui dans la moyenne basse de ce genre de site (surtout face à une concurrence assez féroce en matière de netlinking… Certains comptant +500 refering domains !)

Un profil de site moyen
Mon site test : un profil et des métriques moyens

Je n’avais plus trop travaillé le SEO de ce site depuis près de 8 mois, ayant été fortement mobilisé sur le changement du système d’information de l’entreprise, puis sur la partie B2C (sur l’un de nos autres sites e-commerce) avec les fêtes de fin d’année, et c’est donc début janvier que j’ai entrepris de revoir un peu ce qui pourrait être réalisé pour faire reprendre les ventes et le trafic de notre site B2B, beaucoup plus intéressant en terme de rentabilité (avec un panier moyen > 300€ et des marges supérieures aux articles usuellement diffusés en B2C dans la thématique…)

Franchement pas adepte du netlinking, j’ai décidé d’éplucher la partie « on site » pour voir quels leviers seraient actionnables pour améliorer la visibilité du site. Et en cela, SEObserver s’est avéré être un formidable outil de ciblage !

Une liste de mots-clés, une « campagne »

La première étape de ce travail fut de redéfinir sur quels mots-clés j’allais entreprendre mes analyses. Je ne vais pas entrer dans les détails, mon travail (réalisée essentiellement sous Excel) ayant été de reprendre une liste historique définie il y a quelques années, à une époque où j’utilisais le non moins excellent Yooda SeeURank, et de la recroiser avec les listes extraites de SemRush (que l’on peut également retrouver dans SEObserver) de mon site et de ses principaux concurrents, en éliminant les recherches douteuses ou peu qualifiées : il ne s’agissait pas d’obtenir des milliers de mots-clés, mais une liste d’expressions-clés courantes et utilisant le langage technique de ma thématique, susceptibles d’apporter un réel trafic.

Au final, ce sont 774 mots-clés que j’ai intégré dans le suivi de campagne de SEObserver, pour mon fameux site e-commerce, triés et optimisés à la main.

Le suivi de campagne est un formidable outil, que j’ai découvert je l’avoue sur le tard dans SEObserver. On y accède simplement via le menu RANKING :

suivi-campagnes-seobserver

C’est par ce biais que vous allez donc pouvoir ajouter vos mots-clés, et vos sites à suivre, en créant une campagne (je vous renvoie à la documentation de SEObserver pour cela, personnellement j’ai fait sans, tellement l’outil est simple d’usage !) : partant de là, il va falloir attendre quelques jours pour voir arriver les premières variations.

Cibler les mots-clés à travailler

Pour ma part, je clique directement sur « Campagnes » afin d’arriver sur la visualisation graphique de la répartition, qui chez moi est comparée au positionnement à J-7 (ce qui permet donc de réaliser un travail ponctuel, de manière hebdomadaire) :

Le suivi de campagne graphique dans SEObserver
Le suivi de campagne graphique dans SEObserver

En cliquant sur chaque tranche, on peut directement déceler les variations de mots-clés, ce qui est bien pratique :

Détail des variations de positionnement
Aperçu des détails de variations de positionnement d’une semaine sur l’autre (nb : ici des mots-clés travaillés 7 à 15 jours auparavant !)

Et c’est là que SEObserver commence à être réellement intéressant ! Je dois l’avouer, j’ai au départ commencé à utiliser cet outil de manière assez empirique pour cibler prioritairement les mots-clés dont les positions baissaient (en donnant la priorité à ceux qui perdaient le plus de positions, notamment sur les premières pages)

Ainsi donc, une fois par semaine, j’ai entrepris de sélectionner tranche par tranche, en partant du vert pour aller jusqu’au rouge, chaque mot-clé en berne. Exemple très parlant ici :

Exemple caractéristique de mot-clé en baisse à vite corriger
Exemple caractéristique de mot-clé en baisse à vite corriger

Alors évidemment, c’est un outil graphique mais à l’usage, il est un peu rébarbatif : depuis quelque temps je préfère télécharger directement les données sous Excel, ce qui permet de travailler singulièrement plus vite (il suffit pour cela de cliquer sur le nom de la campagne, la grille affichée permet de télécharger l’intégralité des datas au format CSV, via le bouton en haut à droite « Exporter les résultats ») : vous pouvez après cela isoler par de simples filtres les hausses et baisses les plus importantes, les trier par position actuelle, etc.

Identifier les URL cibles

Dans ma démarche, je suis parti de manière très simpliste des « pires baisses » pour remonter progressivement vers les légères baisses, voire les stagnations (concernant quelques mots-clés choisis qui étaient en limite de première ou seconde page et qui pouvaient donc s’avérer intéressants à travailler pour donner de bons résultats sans trop d’efforts), en pointant chaque page de destination. On peut y accéder directement dans la vue détaillée de la campagne :

Accéder au détail du mot-clé dans la SERP Machine
Pour accéder au détail du mot-clé dans la SERP Machine

Bien évidemment, pour aller au bout des choses, il ne suffit pas de cibler la page de destination de chaque mot-clé : le travail consiste à d’abord identifier l’ensemble des mots-clés de votre liste pointant vers cette page, afin de définir quel(s) axe(s) d’amélioration vous devrez travailler. Malheureusement, SEObserver ne permet pas d’accéder « directement » à tous les mots-clés pointant vers une page donnée : il aurait été absolument génial que dans l’export CSV, figurent les pages cibles de chaque mot-clé (Kevin si tu me lis…) !

ERRATUM 24/02/2017 : Est-ce  nouveau ? Je n’avais jamais prêté attention à cette liste, les « mots-clés par URL Serp Machine » ! Du coup on accède de facto et à minima à notre liste de mots-clés suivis (puisqu’ils sont ajoutés à la SERP Machine)

On peut donc essayer de recroiser les données issues de la SERP Machine par URL (vous avez également la possibilité de le faire depuis la liste des mots-clés SEMRush), afin de retrouver l’ensemble exhaustif des expressions-clé de notre liste initiale menant à chaque page. Il faut aller pour cela dans la fiche (après déblocage) du site, et afficher les Mots-clés SERP Machine par URL :

Mots-clés SERP Machine par URL
Mots-clés SERP Machine par URL
Export des données par URL issues de SemRush
Export des données par URL issues de de la SERP Machine

Au final, vous disposez de deux fichiers Excel :

  • la liste des variations de positionnement dans Google de chaque mot-clé suivi
  • la liste des mots-clés SemRush (ou SERP Machine, de préférence) par URL positionnée dans Google

Cela suffit pour identifier de manière certes non exhaustive, mais déjà très complète, les expressions-clé menant à chaque page à retravailler.

Actions d’optimisation

Une fois arrivé à cette étape (qui je vous rassure, n’est pas si compliquée à atteindre avec un peu d’habitude !) on dispose donc :

  • d’une URL à retravailler
  • d’une liste de mots-clés à prendre en considération dans le travail d’optimisation sémantique

Dans mon cas, je suis parti d’un site créé en 2008, dont un certain nombre de fiches produit étaient certes bien achalandées et complètes, mais souvent pas ou peu optimisées. Je ne parle même pas des catégories de produits (cibles d’un grand nombre d’expressions-clé) qui se limitaient le plus souvent à… leur titre !

Le travail a donc été mené sur deux axes :

  1. l’optimisation éditoriale pure et dure, par URL
  2. la réorganisation des pages du site

Optimisation éditoriale

Elle consiste généralement à :

  • ajouter du contenu (cas de quasiment toutes les pages de catégories du site e-commerce, et de quelques fiches produit),
  • revoir les balises Meta (Title, Meta Description)
  • améliorer le champs lexical des contenus existants notamment via le Keyword Competition Checher intégré à SEObserver, qui permet d’afficher une analyse sémantique basique mais souvent suffisante du top 10 sur un mot-clé donné,
  • corriger la densité de certaines expressions-clé, quand différentes pages entrent potentiellement en compétition (il faut donc prendre la décision de spécialiser certaines pages sur certaines expressions-clé, et alléger en conséquence les autres sur ces expressions-clé)

Parfois travail de fourmi (n’étant pas spécialiste métier des produits vendus, il m’a souvent fallu aller chercher de l’information chez la concurrence ou sur des blogs professionnels pour retranscrire du contenu utile et dans la thématique, pouvant aider à la vente des produits), parfois simple travail de réécriture guidé par l’étude du champs lexical des concurrents, cette phase a été la plus chronophage, car l’objectif n’était pas que SEO, mais également marketing : une belle fiche produit augmente drastiquement les chances de mener à une conversion !

Réorganisation des pages du site

Facultative, cette phase consiste, quand l’occasion se présente, à :

  • déplacer ou fusionner des catégories qui se font concurrence (j’ai eu le cas plusieurs fois de catégories mère / fille qui avaient au final strictement le même champs sémantique, alors qu’il n’y avait aucun intérêt à cela)
  • positionner les produits pointés par des expressions-clés dans les catégories mères à leur catégorie par défaut (ainsi ils gagnent en « visibilité », puisque se rapprochent, en nombre de clics, de la home, tout en ajoutant un peu de contenu qualifié dans les pages des catégories mères)

Encore une fois, j’ai, pour cette seconde action, réalisé des tests qui se sont avérés assez positifs, même si l’idée me semblait au départ très – trop – simpliste pour porter ses fruits !

Les résultats chiffrés

Au départ entreprise un peu par tâtonnement, cette méthodologie a commencé à porter ses fruits dès la première semaine. Au départ ce n’était pas très palpable, mais 100% des mots-clés que j’avais travaillé remontaient : ça ne pouvait que difficilement être un hasard !

30 jours plus tard, au moment où j’écris cet article, les résultats sont en hausse constante, avec :

  • +38% de trafic (+49% de trafic organique moteur)
  • +28% de CA (l’optimisation des fiches produit semble donc bien porter ses fruits !)

En terme de chiffrage par rapport aux mots-clés suivis (je n’ai malheureusement pas calculé combien j’avais optimisé de ceux-ci, même si j’y passe approximativement 4 heures par semaine) :

  • 313 mots-clés en hausse nette (dont passage de 24 à 70 mots-clés en 1ère page)
  • 23 mots-clés en baisse (4 en baisse de plus de 3 positions)

La suite à donner

Au terme de plusieurs semaines passées à travailler les mots-clés en baisse, leur nombre a singulièrement diminué, ce qui permet de me dégager du temps pour m’attaquer au reste : les +400 expressions clés qui… ne sont pas positionnées dans le top 100 (!)

Fait du hasard (ou de la chance) la très grande majorité de ces expressions-clés peuvent être regroupées :

  • avec d’autres expressions déjà positionnées : il suffit donc d’étendre (prudemment) le champs lexical des pages déjà positionnées, ou de spécialiser d’autres pages très proches si l’occasion se présente (solution que je préfère)
  • entre elles, sans liens avec des expressions clé déjà positionnées : le travail consiste alors à partir d’une catégorie de produits (qui existe forcément) liée au même champs sémantique, puis d’éventuellement spécialiser certains produits de cette catégorie sur certaines expressions clés judicieusement choisies afin de répartir les masses et concentrer les efforts d’optimisation

Les travaux ont été entrepris il y a quelques jours sur 4 groupes de mots-clés, je donnerai donc une suite à ce complément d’optimisation qui vise, à terme, à faire entrer dans le top 100 l’intégralité des expressions clé visées. Une fois cela fait, elles entreront dans le cycle de révision et d’optimisation récurrent, et rejoindront tous les autres mots-clés dans mon suivi hebdomadaire !

Parallèlement à tout ce travail d’optimisation « on site », AUCUN travail de linkbuilding n’a été effectué : on peut donc parfaitement imaginer qu’en complément, une campagne de liens choisis et triés sur le volet, permettrait d’enfoncer le clou définitivement !

Et vous, avez-vous une méthode particulière d’utilisation de SEObserver pour l’optimisation « on site » ?

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5 réflexions sur “SEObserver : +38% de trafic en 30 jours grâce au suivi de campagne”

  1. Avatar de LightOnSEO

    Salut et bravo parce que c’est un sacré boulot.

    Tu as retravaillé les pages à différents niveaux, contenus, URLs, title, optimisation du maillage interne en rapprochant certains produits de la homepage. Ce qui est dommage c’est qu’on ne puisse pas isoler les actions qui ont été le plus porteuses, cela dit je ne vois pas comment tu aurais pu faire autrement.

    Une question par contre, peux tu etre formel sur le fait que l’update du 7 Février n’ait pas aussi joué en ta faveur.

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    1. Avatar de Cédric GIRARD

      Salut Walid

      La hausse est constante depuis (grosso modo) la première semaine échue des changements réalisés (donc antérieur au 7 février) même si, il faut être aussi honnête sur ce point, elle a été impactée par Phantom, ce qui est visible dans Analytics.

      Pour la petite information, je viens de basculer le site en HTTPS (mieux vaut tard que jamais ; mardi dernier pour être précis), il y a eu un léger impact à la baisse (ce qui est semble-t-il normal) sur les 7 derniers jours, même si le trafic continue de faire +8% sur la semaine comparé à la semaine précédente, mais je ne m’inquiète pas, car les ventes continuent d’augmenter (l’optimisation des fiches produit n’y est très certainement pas étrangère)

      Chose assez marquante ce matin dans mon suivi hebdomadaire :
      – les pages déjà positionnées restent à leurs positions (globalement en très légère hausse continue, plus rarement à -1/-2 position)
      – les pages récemment optimisées continuent de faire un bon en avant (exemple : « chambre froide restaurant » fait +83 pour se retrouver en 2ème page !)
      les pages NON OPTIMISÉES chutent les unes après les autres (en gros les mots-clés que je n’avais pas encore travaillé)

      Je ne peux pas en tirer de conclusion particulière, mais je me pose la question de savoir s’il n’y aurait pas une corrélation avec la hausse de qualité des autres pages au sein du même site… C’est une pure hypothèse, mais la coïncidence est quand même troublante !

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  2. Avatar de LightOnSEO

    Merci pour ton retour, malgré la mauvaise période, tes changements on vraiment l’ai d’avoir eu un impact. Est-ce qu’il est possible de voire une url produit avant et après. Je suis très curieux de voir concrètement ce que tu appelles « petites opti ». Y a moyen de voir une url en privé? Evidemment si c’est pas possible c’est normal. Bien joué quoi qu’il arrive

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  3. Avatar de Samuel Hounkpe

    Comme quoi le on-site paye encore, après tu parles de Semrush mais n’aurait-on pas pu faire pareil avec AHREFS ou Ranxplorer? 😉

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